Tout a commencé par des nausées terribles et soudaines au milieu de la nuit. Je vomissais et j’avais une chiasse terrible !!! Faisant des allers-retours aux toilettes toutes les 5 minutes, je vous épargne les détails (Fred donne un bon descriptif de ce que ce genre de détails dans son article sur la tourista) olala… J’avais de la fièvre, je tremblais et commençais à délirer… La douleur au ventre était atroce ! A un moment, j’ai cru que j’allais y passer tant j’étais mal… J’ai souvent été malade en voyage, mais jamais à ce point-là ! Je regardais les heures passées, attendant le matin avec impatience. A 5h, désespérée et souffrante, j’appelle la réception de l’hôtel, je n’arrivais pas à articuler mes mots, je leur demande d’appeler tout de suite un médecin, je suis trop mal. Malheureusement pour moi, je devrai attendre 9h pour aller voir un médecin (je ne me vois pas du tout prendre un taxi pour me rendre à l’hôpital). C’est le moment où j’aimerais être en Suisse, appeler l’ambulance et qu’on me prenne en charge rapidement, qu’on soulage mes souffrances… Je vais devoir transcender la douleur et me battre… Vraiment, j’ai cru que c’était fini, c’était probablement la fièvre qui me donnait cette impression… Etre seule et malade en Inde (et surtout dans une chambre glauque et sans fenêtre à Delhi), je vous assure que c’est une expérience pas évidente…
A 9h, le patron de l’hôtel frappe à ma porte et m’accompagne chez le médecin. La chance dans mon malheur, c’est que je loge dans la rue des cabinets médicaux ! Le hasard fait bien les choses, enfin moi je ne crois pas au hasard… Dans l’état ou j’étais, j’aurais été incapable de marcher 100 mètres ni de prendre un rickshaw… Le cabinet du médecin donne sur la rue. Il y a quelques personnes dans la même pièce qui attendent, et ce vieux p’tit bonhomme qui posent des questions, tend parfois un thermomètre puis prescrit les traitements. Il est à noter qu’en Inde chez le toubib ou à l’hôpital il n’y a absolument mais alors absolument aucune intimité ! Bon allez, vu son âge je vais lui faire confiance, il a de l’expérience.
Je lui raconté mes symptômes et sans même m’ausculter, il me prescrit 5 pilules à prendre de suite, 5 pilules à 15h et 5 le soir ! 15 en jour ! Tout de même c’est pas mal ! Je suis bien trop mal pour articuler mes mots en anglais et pour comprendre ce qu’on me raconte, je ne pose aucune question. Le médecin me prescrit un régime pour la journée à base de biscuits « Parle G », ces petits beurres indiens, avec du thé noir. Le soir, après une journée de repos et de traitement, me voilà sur pied, encore un peu faible, mais beaucoup mieux. Ce que j’ai eu ? Eh bien je n’en ai aucune idée.
« Docteur House » penserait à une gastro-entérique fulgurante et carabinée de type indienne saisonnière, ou alors à une intoxication alimentaire suite à un repas dans un Mac Do sur Connaught Place après plus d’une année d’absence d’entraînement à ce type d’alimentation fastfoodienne occidentale… Troisièmement, « Docteur House » dirait peut-être qu’un méchant parasite a fait son entrée dans l’estomac et il marque son territoire un peu trop brutalement, ce qui engendre une réaction du corps violente et douloureuse. Ou alors le méchant parasite était en période d’hibernation et refait surface…
Du fait est que ça va mieux, je renforce le système immunitaire et tout sera réglé très vite. Etre malade et seule en Inde est une expérience difficile, je pense que c’est une des plus difficile mais qui nous apprend beaucoup sur soi-même qui renforce. La souffrance est un accélérateur de conscience (comme dirait Fred ;-) …